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Alimentation

Alimentation : un marché de la viande sous pression

Le commerce de la viande est perturbé par les conséquences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Il est en effet très dépendant des approvisionnements en céréales pour les éleveurs. Le scandale des lasagnes au cheval avait révélé aussi les multiples intermédiaires et transports dans la chaîne alimentaire. Mais cette crise révèle encore le rôle de groupes financiers dans la composition des prix.

Il n’y a pas de risque de pénurie de viande en France, parce que la production est largement nationale, et le pays est autosuffisant en blé.

Cependant, les éleveurs sont pris à la gorge pour leurs approvisionnements en aliments, essentiellement à base de tournesol et soja, massivement importés des deux pays en conflit, par la mer Noire. Si les bovins peuvent se nourrir en prairie, il n’y a pas de solution pour les volailles et les porcs, dont la nourriture est principalement composée de céréales.

Ce sont donc les prix qui menacent de grimper, et dans des proportions à deux chiffres.

Cette crise nous renvoie ainsi, une fois de plus, à la dimension mondiale des marchés alimentaires.

En effet, on avait déjà découvert en 2013, avec le scandale des lasagnes au cheval, les nombreux intermédiaires intervenant dans la chaîne, et les multiples transports de composants des produits carnés. Un producteur français avait traité avec un négociant maltais l’achat de viande roumaine stockée en Hollande, et transformée au Luxembourg, le tout pour faire baisser les prix.

Dans les plats préparés, l’origine des denrées n’est toujours pas obligatoire, en raison d’une forte résistance des industriels. La tomate chinoise peut parcourir des kilomètres et rester moins chère que son équivalent italien ou français. Le poulet du Brésil fait les plats cuisinés des rayons, des cantines et de la restauration hors domicile, sans apparaître au consommateur.

En outre, l’effet sur les prix est amplifié maintenant par l’arrivée de financiers. Ceux-ci ne produisent et ne fournissent rien, mais spéculent sur les variations des cours. Les composants alimentaires sont devenus des objets d’échanges comme les matières premières.

Les pénuries actuelles risquent de provoquer des émeutes, comme dans les pays arabes après 2008. Les effets de panique, eux, agissent directement sur le négoce mondial et les cotations boursières.