Internet : accepter d’être tracé, ou payer pour ne pas l’être
La réglementation européenne est sévère pour les opérateurs du web : elle limite considérablement le traçage des internautes. Leur modèle économique d’exploitation des données personnelles est alors perturbé, nettement moins rentable. C’est pourquoi le paiement du service remplace de plus en plus souvent le consentement.
Les marqueurs (cookies) sont très efficaces, car ils fonctionnent sur l’ensemble du poste, même après déconnexion de leur site propriétaire. Ils enregistrent et transmettent à tout moment en ligne adresse de l’ordinateur, géolocalisation, activité de messagerie, parcours et durées de navigations.
Dès sa première visite, l’internaute est désormais invité à choisir s’il consent ou non à être tracé. Il doit pouvoir refuser aussi facilement que d’accepter, ou continuer sans avoir décidé, et dans ce cas sans traçage.
De nombreux acteurs de l’internet ont d’abord résisté à mettre en place le consentement préalable au traçage systématique des visiteurs de leurs sites. Les contrôles de la Commission nationale (CNIL) ont abouti à de lourdes amendes pour CARREFOUR, puis GOOGLE et FACEBOOK notamment. Depuis, les pratiques conformes à la loi se sont généralisées.
Pourtant, ces règles très strictes entravent sérieusement le commerce en ligne. Elles ont surtout gravement perturbé l’exploitation des profils de visiteurs, leurs préférences de consommation, de déplacements, de comportements, d’opinion.
Ainsi, la fenêtre d’invitation à paramétrer le traçage en ligne est de mise partout. Elle réclame l’accord pour déposer sur l’ordinateur les fichiers marqueurs qui vont enregistrer tous les parcours de l’intéressé. Dans la plupart des cas, l’internaute peut accepter, refuser, ou continuer sans même répondre.
Mais de plus en plus d’opérateurs demandent plutôt un paiement, en cas de refus de traçage, pour accéder à leurs contenus. C’est vrai principalement pour les sites d’information générale comme les journaux, ou spécialisée, comme DOCTISSIMO.
Le montant exigé est très modeste (moins d’un euro par mois), mais il compense les juteux revenus publicitaires que permet le traçage.