Ce mardi 26 novembre 2024, avait lieu notre premier ciné-débat sur le thème de la santé en partenariat avec l’hôpital de Fontenay-le-Comte. Autour de la question du devenir de notre système de santé français, nous avons reçu des témoignages chargés de la part d’usagers et de professionnels de santé.
Au programme, la projection du documentaire « Madame Hofmann », suivie d’un échange avec :
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Gérard Allard, Référent régional pour l’UFC-Que Choisir des Pays de la Loire
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Josyane Merceron, Représentante des usagers et bénévole à l’UFC-Que Choisir de Vendée
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Emmanuel Désiré Dit Gosset, Directeur délégué d’établissement
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Docteur Saïd Meknaci, Président de la Commission Médicale d’Etablissement
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Priscillia Rouy-Nay, Directrice des soins
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Willy David, Responsable des affaires générales, de la communication et des relations avec les usagers
Une séance organisée dans le but de répondre à vos interrogations, notamment sur les problèmes liés à vos parcours médicaux, dans un contexte de fracture sanitaire dont la région et le département vendéen sont touchés.
Les représentants des usagers en santé, l’une des missions de l’UFC-Que Choisir de Vendée
C’est souvent méconnu, mais l’association est active pour représenter officiellement les usagers dans différents organismes, avec les professionnels et les pouvoirs publics. Des représentants qui participent également à des colloques et séminaires pour expliquer, améliorer et défendre les droits des usagers.
Ces représentants bénévoles sont ainsi présents dans de nombreux établissements du département :
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Le centre de Réadaptation Villa Notre-Dame et le centre Hospitalier Loire Vendée Océan de Saint-Gilles-Croix-de-Vie,
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CHLVO de Challans,
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L’hôpital de Noirmoutier,
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L’hôpital Ile d’Yeu,
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La clinique Saint Charles et les Essarts, la clinique Porte Océane et le centre Hospitalier « Côte de Lumière » aux Sables d’Olonne,
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Le centre Hospitalier Georges Mazurelle et le Groupement Hospitalier de Territoire à La Roche-sur-Yon,
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Le centre Hospitalier médico-social « Collines vendéennes » à La Chataigneraie
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Le centre Hospitalier de Fontenay-le-Comte
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Centre soins de suite La Chimotaie à Cugand
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Centre rééducation le Clousis à Saint-Jean-de-Monts
Comment nous informons et représentons les usagers du système de santé :
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Information générale des usagers sur leurs droits, avec des plaquettes et articles (dépassements d’honoraires, frais d’hospitalisation, etc.).
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Conseil et aide aux adhérents en cas de litige (assistance dans des instances de conciliation).
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Échanges en groupes de travail avec les professionnels de santé
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Action de sensibilisation et de préventio
Un système de santé qui s’essouffle
Prenons l’exemple des urgences, lieu où l’on observe toutes les difficultés de notre système de santé. Elles sont engorgées est cela bien souvent car les usagers ont des difficultés pour trouver un médecin traitant, car la prise de rendez-vous est longue ou parce qu’il y a de plus en plus de dépassements d’honoraires qui ne peuvent pas être pris en charge pas certains. Malgré la diminution des passages dans ces services, les temps de séjour s’allongent, 4h en moyenne et 8h si besoin d’hospitalisation.
Notre action locale, un ciné-débat au cinéma Le Renaissance à Fontenay-le-Comte
Dans le film documentaire « Madame Hofmann » de Sébastien Lifshitz, « Sylvie est cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Sa vie, c’est courir. Entre les patients, sa mère, son mari et sa fille, elle consacre ses journées aux autres depuis toujours. » Un témoignage qui nous permet de saluer l’engagement des personnels de santé dans les hôpitaux et d’appuyer sur la nécessité de les soutenir dans leurs engagements professionnels.
Un débat animé, des questionnements variés :
« Ce film est très émouvant et proche de notre réalité, une application des valeurs portées par les professionnels »
« On voit la vie professionnelle, c’est plein d’humanité et fait d’humour. Une vie difficile dans un service de soins palliatifs, on voit la mort. La dynamique d’équipe est importante ».
« Avec le rôle des représentants des usagers, il y a une vraie volonté des hôpitaux de prendre en compte la parole des usagers. Nous veillons à ce que les patients aient la possibilité de choisir, qu’ils soient informés au mieux. »
« Je suis membre d’une CPTS et sur ce beau film il y a beaucoup de questionnements. Des questions sur ce qu’on vit tous les jours difficilement dans notre réalité médicale et des questions sur les problèmes de la vie en général. Et malgré tout, il y a une note optimiste qui s’en dégage et c’est bien car il ne faut pas qu’on sorte déprimé et que les jeunes s’intéressent à la médecine. »
« Ça fait 30 ans que je suis infirmière entre l’oncologie et la médecine. C’est un film très optimiste par rapport à ce qu’on peut vivre aujourd’hui. Avant c’était comme ça mais maintenant le cadre a énormément de choses à gérer. Il n’a plus le temps d’aller vers les patients et peu vers ses équipes. Maintenant les équipes changent aussi énormément, les jeunes ne restent pas souvent parce qu’on leur en demande trop. C’est un bouleversement, surtout depuis le covid. »
« Je suis infirmière sur du soin à domicile. On a une forte mission d’accompagnement des patients qu’on a pas forcément le temps de gérer. Nos équipes sont impactées par les demandes de l’ARS à cause desquelles nous dépensons beaucoup d’argent et d’énergie »
« Jai adoré ce film car l’équipe est superbe. J’étais au CHU il y a 20 ans. Aujourd’hui j’y retourne en tant que patiente et j’ai vu la dégradation. J’ai affaire à des élèves infirmiers et des internes, je ne vois plus de médecins. J’y retourne et je suis toujours satisfaite malgré les manques de lits, de personnel ou le ménage qui n’est plus fait comme avant. Je regrette qu’on ne puisse pas faire quelque chose en tant qu’usager pour cela. De toute façon, on est à la merci des soignants et du système. »
« Tout le monde avait remercié le personnel soignant suite au covid. Je suis patient des hôpitaux. On parle du personnel qui est dévoué mais c’est du personnel qui n’a pas les moyens. Les urgences ne sont pas toujours ouvertes et c’est très long. Ensuite, il y a des problèmes pour trouver des lits. A la Roche-sur-Yon, je suis resté une semaine par manque de lit. Plusieurs spécialistes ne sont plus là. En tant que patient j’ai même dû demander à voir un psy parce que je ne me sentais pas bien dans l’hôpital. Alors quel est l’avenir de l’hôpital ? »
« J’ai doublement apprécié ce film en tant que marseillais et en tant que soignant, je suis paramédical. Je connais bien les soins pour les personnes âgées notamment. J’ai les manques de moyens. Merci pour votre travail. »
« Je fais parti d’un collectif de défense de la santé dans le sud Vendée. Après quelques années, ce collectif est toujours actif et il a permis de faire avance et de médiatiser des difficultés. Le problème en France, c’est le système très pyramidal dont on a du mal à avoir les retours »
« On parle de intérimaires qui sont plus payés ? Y a-t-il une grande différence entre le privé et le public ? »
« Moi je suis passée par plein de choses, des moments super sympas avec les collègues puis le travail était de moins en moins intéressant parce qu’on avait plus le temps de donner du temps. Donc je n’avais plus ma place parce que je bâclais mon travail. Je suis aussi passée par aidant pour mon mari. C’est mes enfants qui ont trouvé sa maladie avant le corps médical »