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ENVIRONNEMENT : NITRATE DANS L’EAU – La France doit se ressaisir.

La Commission Européenne vient de mette sa menace à exécution en avril 2025 : elle attaque la France en justice pour non- respect des normes concernant le taux de nitrates dans l’eau et mise en  danger pour la santé. Hélas, la Vendée n’échappe pas à ce dilemme compte tenu des origines de l’eau consommée par les habitants qui provient à 94% d’eau superficielle et soumise aux différentes pollutions.

La France attaquée en justice pour non –respect des normes de nitrates

La Commission Européenne reproche à la France de ne pas respecter les normes européennes en matière de qualité de l’eau potable fixées par la directive de 2020.Après avoir saisi la Cour de justice de l’Union Européenne le 21 février 2025,le recours a été publié le 22 avril 2025 au journal officiel de l’U.E.La France en est à son septième plan de lutte contre les nitrates depuis la directive européenne « nitrates » de 1991.

L’UE pointe les dépassements chroniques de la valeur limite autorisée pour les nitrates (50 milligrammes par litre) dans 107 unités de distribution d’eau potable réparties dans 7 régions dont les Pays de la Loire.

L‘essentiel de la contamination de l’eau trouve son origine auprès du secteur agricole (88%). Cet excès provient des fertilisants organiques (fumiers, lisiers) et minéraux (azote de synthèse) épandus dans les champs.

En outre, l’exécutif européen estime que les gouvernements français successifs n’ont pas pris les mesures qui s’imposaient pour « protéger la santé des personnes » et leur fait grief de ne pas avoir « suffisamment informé les consommateurs ». La charge est lourde.

La Vendée n’échappe pas à cette problématique

Compte tenu de la particularité vendéenne avec 94% de l’eau qui trouve son origine en surface contre 30% au niveau national, la sensibilité aux pollutions s’avère plus forte.

Illustration concernant les eaux du barrage de Mervent

Dans le Sud Vendée, les eaux du  lac de Mervent alimenté par la rivière Vendée et ses affluents  connaissent régulièrement des pics de nitrates et de certains pesticides. Pour la rendre potable, les coûts de dépollution sont élevés. Vendée Eau, service public,  gestionnaire de la production et la distribution d’eau potable engage un programme d’actions pour lutter contre cette pollution.

Le SAGE (schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) de la rivière Vendée composé d’élus, de représentants de l’état, d’associations ayant un intérêt avec l’eau s’inquiète de cette situation et soutient l’action entreprise par Vendée eau.

En 2019, des périmètres de protection du captage d’eau de Mervent ont été mis en place limitant de nombreuses sources potentielles de risque à proximité. Certaines activités sont interdites : suppression d’espaces boisés, arasement de haies, usage de produits phytosanitaires sauf dans certains cas, dépôt de tas de fumier…

Des pics de nitrate

A certaines périodes de l’année, des pics de nitrate dépasse la norme de 50mg/ litre d’eau obligeant ainsi Vendée Eau à renforcer les traitements et à diluer avec de l’eau moins impactée par les nitrates (les différents barrages vendéens sont en réseau, ce qui permet les transferts d’eau entre eux).

Ceux-ci trouvent leur origine, en partie, dans le milieu agricole et correspond à certaines périodes d’apports de fertilisants azotés d’origine organique et de synthèse. Toutefois, il convient de préciser que plusieurs stations d’épuration dans le secteur commencent à devenir obsolètes. Ce phénomène se retrouve dans d’autres régions françaises et les fortes de pluie ont révélé les carences des stations en sachant que la rénovation de celles ci a un coût très important. De plus, certains assainissements non collectifs ne sont pas aux normes.

Des coûts de dépollution en augmentation

Avec la facture de fin d’année 2024, chacun a pu se rendre compte que l’eau consommée était de bonne qualité mais cela engendre des coûts. Entre 2017 et 2020, le coût de production de l’eau a augmenté de 9,7% dont 20% pour les produits de traitement.

Pour l’exercice 2023, lorsque Vendée Eau encaisse 100,00€ de la part d’un abonné, la contribution est utilisée comme suit :

  • 50,00€ financent la production d’eau potable, l’exploitation des réseaux et la gestion des abonnés
  • 40,00€ permettent l’autofinancement du renouvellement des ouvrages et des canalisations d’eau potable
  • 4,00€ assurent le remboursement des emprunts
  • 6,00 € couvrent les charges de gestion et les autres dépenses

Plusieurs axes de travail

Des réflexions engagées sur cette thématique nécessitent de trouver un consensus sur les actions à mettre en place avec les différents acteurs œuvrant sur le territoire. Pour le monde agricole, par le biais de la Chambre d’Agriculture des changements de pratique pourraient permettre de contribuer à améliorer la qualité de l’eau : couverts obligatoires, binage des cultures semis direct…

D’autres voies sont à explorer tels des aménagements de l’espace pour  retenir les eaux de ruissellement et les polluants, réinstaller des haies ralentissant l’écoulement de l’eau, sensibiliser le public…

Si le volontariat ne suffisait pas pour développer des actions visant à améliorer la qualité dégradée  de l’eau, le Préfet pouvait prendre des mesures via la mise en place des ZSCE (Zone Soumise à Contraintes Environnementales).Les manifestations agricoles de début 2024 ont mis ce dispositif en stand by.

La préservation de la ressource en eau tant sur le plan quantitatif que qualitatif devient un véritable enjeu sociétal qui ne sera pas seulement résolu sur la base du volontariat.

AL de la Vendée

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