Santé : erreurs de la médecine d’autrefois
L’histoire des soins peut être sévère pour la science médicale. Dans plusieurs domaines, certaines pratiques professionnelles ou recommandations de santé se sont révélées inefficaces, ou même dangereuses. Un regard en arrière fait ressurgir des indications traditionnelles impératives autrefois, et oubliées ou discréditées désormais.
Jadis, stériliser systématiquement les biberons était un impératif absolu, alors qu’aujourd’hui, un nettoyage méticuleux suffit. Les fortifiants de toutes sortes ne sont plus recommandés, comme le fluor. Le biberon d’eau sucrée avant l’endormissement n’était pas davantage une bonne idée, à cause des caries.
Les conseils sur la position couchée du bébé ont aussi beaucoup évolué. La posture ventrale était préférable à la fin du siècle dernier. Depuis, il faut coucher l’enfant uniquement sur le dos pour éviter tout risque de mort subite ou d’étouffement.
Le fructose a été longtemps indiqué pour remplacer le sucre chez les diabétiques. Les industriels en ont beaucoup vendu, sous forme de sodas et confitures, à partir de l’amidon de maïs transformé. Pourtant, cette recommandation a été complètement disqualifiée par des expériences illustrant les effets néfastes du fructose en fortes concentrations, notamment sur le diabète de type 2. Les fruits naturels ne présentent pas cet inconvénient, en raison de leur teneur modérée.
Contre le mal de dos, il fallait naguère un repos absolu, rester allonger. Des études ont montré il y a 35 ans que la position couchée ne calmait pas la douleur, et pouvait même l’entretenir. L’immobilité présentait en outre des risques de phlébite, de dépression pour certains sujets. Le mot d’ordre est devenu pour l’assurance maladie : « le bon traitement, c’est le mouvement ». Le mieux est de soigner la douleur avec des antalgiques, et de bouger doucement, mais résolument. Au besoin, les conseils d’un kinésithérapeute permettront de choisir les meilleurs exercices.
Pour soigner l’hypertension, on a préconisé pendant longtemps la privation complète de sel alimentaire. Ce régime strict, historiquement réservé aux cas graves, n’est plus d’actualité pour une tension trop élevée sans excès. Il est plutôt conseillé de réduire le sel, de moitié environ. La consommation moyenne journalière en France est d’à peu près 8 g, alors que la dose idéale serait de 4 à 6 g au plus.