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Arnaques – Impossible d’y échapper

Arnaques Impossible d’y échapper
Publié le : 23/11/2022 

Les arnaques ne reculent pas, selon la nouvelle édition du baromètre UFC-Que Choisir. Cette année encore, les préjudices atteignent des montants vertigineux.

 

Pas d’amélioration en vue : 15 % des Français disent avoir été victimes d’une arnaque en 2022, contre 16 % en 2021, d’après les résultats du baromètre annuel mis en place par l’UFC-Que Choisir. Pas d’inversion non plus : l’arborescence des pièges les plus fréquents est analogue à l’an passé (lire l’encadré). Par extrapolation à l’ensemble de la population française, la perte moyenne s’établit à 800 €, pour un montant global exorbitant de 3,4 milliards d’euros (Md€). Les opérations bancaires (1,4 Md€) constituent la cible numéro un des escrocs, lesquels recourent majoritairement à l’hameçonnage (ou phishing, soit le vol de données personnelles).

Internet occupe toujours une place très importante : 53 % des victimes ont été renvoyées vers un site usurpant l’identité d’une enseigne ou d’un organisme, ou un vendeur douteux. La montée en puissance des SMS frauduleux s’affirme. Ils représentent 10 % des appâts utilisés par les aigrefins, contre 2 % l’année précédente. Désormais au coude-à-coude avec l’envoi d’e-mails illicites (12 %), le SMS s’avère rassurant pour ses destinataires, et le smartphone rend le site pirate plus difficile à identifier. La recette du « succès » de cette pratique !

Une fois l’escroquerie subie, les mauvaises nouvelles continuent à plomber les Français, avec un taux de remboursement qui stagne : 30 % des victimes ayant fait une réclamation auprès de leur banquier n’ont pas obtenu réparation. L’UFC-Que Choisir n’a pas attendu ce constat pour agir. Face à l’entêtement des banques à plaider systématiquement la négligence de leurs clients afin de ne pas les indemniser, l’association a déposé plainte, en juin 2022, contre 12 établissements financiers pour pratique commerciale trompeuse, après avoir analysé 4 200 signalements de consommateurs. L’objectif : que les banques traitent correctement les réclamations, de façon personnalisée et dans les temps. De telles bonnes pratiques aboutiraient mécaniquement à une meilleure prise en compte de chaque situation et à une politique de remboursement plus en phase avec la réalité. En attendant le traitement judiciaire de notre action, des avancées ont eu lieu ces derniers mois : « Les principaux médiateurs du secteur ont changé leurs modes de raisonnement et statuent davantage en faveur des consommateurs. De plus, la loi sur le pouvoir d’achat d’août 2022 instaure des pénalités progressives à l’encontre des banques en cas de retard de remboursement d’une fraude bancaire », indique Raphaël Bartlomé, responsable du service juridique de l’UFC-Que Choisir.

Le CPF est très prisé des escrocs

Cette année, nous avons creusé le sujet des tentatives d’arnaques en nous intéressant aux plus répandues. Elles ont touché 90 % de la population ! Ainsi, 83 % des personnes interrogées ont fait l’objet de propositions illicites de formations financées par le compte personnel de formation (CPF), dispositif géré par la Caisse des dépôts (CDC). Un chiffre explosif, à la hauteur de l’ampleur de ce guet-apens, protéiforme. Au départ, le mode opératoire ne diffère pas. Des organismes démarchent leurs futures victimes de façon insistante, par SMS, courriel ou téléphone, pour les inciter à utiliser leur CPF. Ils prétextent souvent que ce dernier arrive très bientôt à échéance (ce qui est faux). Un commercial téléphone ensuite à la personne ciblée et définit avec elle un besoin de formation. Une fois cette étape franchie, l’apprenant ou l’organisme lui-même procède à la demande de financement par le CPF, versé à la société. La somme en jeu représente de quelques centaines à plus de 2 000 €. Parfois, l’élève met la main au porte­feuille pour compléter le paiement. Et c’est après qu’il réalise la supercherie. Elle va du pur vol d’argent sans aucune contrepartie à des formations dispensées mais déficientes et loin de la promesse initiale (documents par e-mails, vidéos de quelques secondes…). Si le particulier parvient à prouver l’escroquerie auprès de la CDC, son compte est recrédité. Dans le cas contraire, son pécule est définitivement perdu.

Quid des trois autres arnaques les plus courantes ? Au cours de l’année écoulée, 74 % des sondés ont reçu une fausse demande de règlement de frais pour réception de colis (phishing), et 53 % ont récolté une convocation judiciaire falsifiée pour des faits de pédopornographie (extorsion d’argent). L’hameçonnage au moyen de la carte Vitale a touché 55 % des Français.

La carte Vitale sert d’appât

Les associations locales de l’UFC-Que Choisir ne cessent d’enregistrer des témoignages concernant cette tentative d’arnaque. Elle débute par un SMS ou un courriel prétextant la disponibilité d’une nouvelle carte Vitale, et la nécessité de s’acquitter de faibles frais (0,70 €, 3,99 €…) pour son expédition. Ceux qui fournissent leurs coordonnées bancaires ne reçoivent aucune carte Vitale. Par contre, leurs données sont utilisées par les malfaiteurs. Ainsi, dans un second temps, un pseudo-conseiller bancaire contacte sa cible, arguant d’une attaque de son compte. Il lui réclame des codes reçus par SMS afin de bloquer les mouvements frauduleux. Mais ces sésames valident en réalité des paiements effectués par l’escroc. Le compte de sa victime est pillé. Autant de mésaventures qui, hélas, devraient continuer à alimenter notre baromètre dans les années à venir.

Baromètre UFC-Que Choisir • La fraude bancaire reste en tête

L’item « opération bancaire frauduleuse » regroupe les placements ou opérations bancaires frauduleux et le vol de données personnelles. Cette catégorie d’arnaques est toujours en tête de notre triste palmarès (soit 1,4 milliard d’euros soutiré). Les résultats sont basés sur le ressenti des personnes interrogées et concernent aussi bien des techniques de fraudes avérées que, par exemple, des pratiques commerciales trompeuses, que les victimes ont parfois du mal à qualifier.

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L’enquête de l’UFC-Que Choisir a été menée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1 000 personnes, du 19 au 29 septembre 2022.

Les derniers chiffres

Montants soutirés faramineux, préférence pour Internet, tentatives qui touchent l’ensemble de la population : les escrocs ne connaissent pas la crise, ou plutôt ils en profitent largement !

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