Alimentation : le bio en pleine crise
La filière de l’agroalimentaire en bio subit fortement les conséquences de la crise depuis un an. Les consommateurs réduisent leurs dépenses, y compris en alimentation, et surtout sur ces produits généralement plus chers.
La progression phénoménale du marché de l’alimentation bio s’est fracassée avec la crise et l’inflation qu’elle a produite.
Les consommateurs ont délaissé les rayons bio pour s’orienter vers les marques distributeurs, les premiers prix, ou les hypermarchés à bas prix.
Les volumes de ventes, dans les viandes comme en fruits et légumes, ont commencé à baisser dès 2021. Depuis, la chute est de 10 % sur un an. Dans les enseignes spécialisées en bio, elle est même de 16 %.
Mais le label bio est également concurrencé par des alternatives comme les articles étiquetés « sans pesticides« , ou de circuits courts (le « non bio mais local« ). Depuis 4 à 5 ans, ces productions séduisent les consommateurs qui reculent devant les prix du bio, mais veulent mieux que les références courantes.
C’est pourquoi les producteurs de la filière bio s’interrogent. Il ne suffit plus d’afficher le label, mais faire un effort supplémentaire pour se démarquer. Il leur faut produire avec moins d’emballages, d’importations, de recettes industrielles.
Ces professionnels restent cependant confiants : le prix est un frein aujourd’hui, mais les convictions et les pratiques ont changé durablement. Aux jours meilleurs, la santé, l’environnement, la consommation raisonnable, l’approvisionnement de proximité, tous ces fondamentaux orienteront encore la restructuration des marchés.